Certains enfants autistes pourraient acquérir des compétences langagières indépendamment de l’attention conjointe, qui est habituellement associée à l’apprentissage d’une langue.
Vous regardez un camion. Vous êtes avec un petit enfant et il suit votre regard. Il s’intéresse au véhicule que vous observez sans que vous pointiez l’objet. Cette attention conjointe s’avère ensuite essentielle dans l’apprentissage d’une langue pour associer un mot à un objet.
Or, le manque d’attention conjointe est une caractéristique majeure de l’autisme. Jusqu’à présent, on pensait ainsi que stimuler l’attention conjointe des personnes autistes les aiderait à s’exprimer verbalement. Mais une méta-analyse de 71 études sur l’autisme remet en question ce présupposé. L’acquisition du langage chez les gens atteints d’un trouble du spectre de l’autisme pourrait se faire autrement, selon cette recherche réalisée par Laurent Mottron, professeur au Département de psychiatrie et d’addictologie de la Faculté de médecine de l’UdeM et psychiatre à l’Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Nord-de-l’Île-de-Montréal, Mikhail Kissine, professeur de linguistique à l’Université libre de Bruxelles, et Ariane St-Denis, étudiante en médecine à l’Université McGill. Ces travaux sont parus dans Neuroscience & Biobehavioral Reviews.
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