Au début du mois d’avril était déposé par la Commission sur les soins de fin de vie le tout premier rapport concernant l’aide médicale à mourir (AMM). Élaboré trois ans après l’entrée en vigueur de la Loi concernant les soins de fin de vie, le rapport révèle que l’AMM n’est pas accessible de manière équitable dans les différentes régions du Québec, mais aussi qu’une partie du corps médical résiste à l’idée de l’administrer.
Par la nature vieillissante de la société québécoise, les soins de fin de vie sont en forte croissance. « Le réseau de santé doit ainsi faire correspondre l’offre médicale aux besoins de la société », affirme la docteure Nathalie Caire Fon, directrice du Département de médecine de famille et de médecine d’urgence de l’Université de Montréal.
C’est dans cette optique que la Faculté de médecine de l’UdeM a mis sur pied un programme de compétences avancées en soins palliatifs. Cette formation postdoctorale d’un an permet aux médecins terminant leur résidence ou aux médecins en pratique d’acquérir des compétences additionnelles dans cette discipline.
« Les résidents qui terminent avec succès le programme obtiennent une vaste compréhension des principes et de la philosophie de la médecine palliative, ainsi que le savoir, les habiletés et les attitudes qui sont essentiels à son exercice », indique la docteure Andréanne Côté, directrice du programme offert au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence.
Le programme répond aux normes d’agrément prescrites par le Collège des médecins de famille du Canada, tout en présentant des particularités propres à Montréal. « Notre programme se distingue par son aspect multiculturel, qui confronte les apprenants à des problèmes éthiques particuliers, précise la docteure Côté. Il intègre également des psychologues, ce qui permet aux étudiants de parfaire leurs habiletés communicationnelles. » Au-delà du programme de compétences avancées, la faculté offre également un stage obligatoire d’externat d’une semaine en soins palliatifs, « afin qu’après leur parcours, tous les M.D. y soient exposés pendant au moins une semaine ».
La formation cherche ainsi à encadrer les professionnels de la santé pour tous les aspects de la médecine palliative, tant pour les clientèles adultes que pédiatriques, afin de répondre aux besoins de la population. « Dans la dernière phase de vie, il y a une accélération des symptômes, explique la docteure Côté, et ils ne touchent pas seulement la sphère physique, mais aussi celle sociale, psychologique. Il y a aussi un aspect existentiel, voire spirituel. Alors il faut une expertise particulière, ce ne sont pas tous les médecins qui sont à l’aise là-dedans. »
« À la faculté, nous sommes conscients des enjeux sociétaux liés aux soins de fin de vie. Un médecin doit être outillé pour bien accompagner les patients, et ça passe par la formation. Nous avons un important rôle à jouer », conclut la docteure Caire Fon.