Il y a sept ans, celle qui est aujourd’hui agente de communication à l’IRIC s’apprêtait à célébrer la fin de ses études universitaires quand une nouvelle est venue transformer sa vie à tout jamais.
Migraines, pertes de vision sporadiques, sensations d’engourdissement qui vont et viennent… Vous vous rendez plusieurs fois à l’hôpital, où les médecins vous expliquent que vous n’avez pas à vous en faire, que vous êtes jeune et que toutes ces manifestations physiques sont liées au stress. Mais les symptômes persistent, vous décidez donc de consulter un optométriste. Celui-ci prend une photo de votre rétine et vous dit les mots qu’aucun vingtenaire ne pense alors entendre: «Il y a une inflammation inhabituelle de la rétine, sûrement causée par une masse. Présentez-vous immédiatement à l’urgence.»
Nous sommes en 2016. Judith Lafaille a 24 ans. Étudiante au diplôme d’études supérieures spécialisées en communication organisationnelle à l’Université de Montréal, elle vient de remettre son dernier travail lorsque sa vie bascule. Le diagnostic? Une tumeur cancéreuse agressive qui se forme à l’arrière de son cerveau depuis, selon les experts, plus de deux ans. «Je savais que quelque chose ne tournait pas rond, admet-elle, mais on ne me prenait pas au sérieux.»
Au choc de la nouvelle et à la tristesse s’ajoute donc un sentiment de colère. Elle en veut au système de santé, elle en veut à la vie, mais, surtout, elle se demande si ce qui lui arrive est sa faute. «Je me culpabilisais beaucoup, raconte-t-elle. Je me demandais ce que j’avais fait de mal vu que je n’avais jamais pris de drogue, je sortais et buvais de l’alcool comme n’importe quel autre jeune.» Elle va jusqu’à se questionner sur son alimentation, sur les restaurants qu’elle a visités et sur la quantité de sucre qu’elle a consommée par le passé. «Mais ce n’était pas ça du tout, raisonne-t-elle. Ça a été le hasard, tout simplement.»
Devenue depuis amie de plusieurs patients et patientes de son âge, celle qui travaille aujourd’hui à titre d’agente de communication à l’Institut de recherche en immunologie et en cancérologie (IRIC) de l’UdeM souligne que ces personnes ont souvent des histoires semblables à la sienne. Malgré les nombreuses visites médicales, il n’est pas rare que la maladie soit seulement diagnostiquée à un stade avancé, faute d’investigation appropriée.
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