Que se passe-t-il dans le cerveau des personnes souffrant de toxicomanie? Une méta-analyse en neuro-imagerie menée par le professeur Stéphane Potvin pointe des déficits neurobiologiques.
Les problèmes de consommation font partie des troubles psychiatriques les plus fréquents, avec un taux de prévalence à vie de 10 à 15 %. C’est sans compter les risques qu’ils peuvent provoquer: conduite dangereuse, absentéisme au travail, dépression, anxiété, ennuis de santé, difficultés financières… Or, une sorte de «myopie» semble affecter l’esprit des personnes qui souffrent de toxicomanie, les incitant à consommer toujours plus pour trouver le plaisir ou faire taire les émotions négatives, peu importe les méfaits.
Alors que la recherche a clairement établi le rôle des facteurs psychosociaux et environnementaux dans l’apparition des troubles de consommation, de plus en plus d’études en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle mettent en relief l’importance des facteurs biologiques liés au système nerveux central.
«Leur influence peut atteindre 50 %. Ce chiffre étonnamment élevé justifie qu’on s’intéresse à ce qui se passe dans le cerveau des individus qui présentent un problème d’abus de substance», observe Stéphane Potvin, professeur titulaire au Département de psychiatrie et d’addictologie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, dont les travaux portent principalement sur le rôle néfaste du cannabis et de l’alcool sur les structures du cerveau des personnes atteintes de schizophrénie.
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