Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, nous vous présentons des extraits d’une rencontre entre des jeunes en quête d’accomplissement et des personnes d’expérience. Comme quoi, les compétences et les connaissances des uns peuvent bénéficier au cheminement et à la réalisation des autres !
En ce beau samedi matin, les drapeaux du Sénégal, du Togo, du Ghana, d’Haïti, du Tchad et du Burkina Faso ornent l’écran. Branchés sur la plateforme Zoom, quatre jeunes âgés de 16 à 22 ans trépignent d’impatience à l’idée de poser leurs questions aux quatre professionnels de la santé invités à la table ronde (lire nos portraits). Les visages de ces derniers rayonnent de fierté : leurs réponses constructives auront sans doute une incidence significative sur l’avenir de ces aspirants travailleurs de la santé.
Cet échange initié par l’équipe des communications de la Faculté de médecine reflète bien les souhaits de l’institution : encourager les jeunes des communautés noires à investir le domaine de la santé pour que le corps médical québécois soit à l’image de sa population diversifiée et lui offre de meilleurs soins. Et encore, inciter les professionnels de la santé à partager leur expérience, leur vécu et leur parcours professionnel avec les étudiantes et étudiants en vue de les soutenir dans la réalisation de leurs objectifs personnels et professionnels.
Pourquoi avez-vous étudié en pharmacie avant de faire le saut en médecine ?
Question de Yasmine Dibril, étudiante au Collège Montmorency en science de la nature.
Un ami a joué un rôle crucial dans mon parcours scolaire. Il m’a fait réaliser que le choix de carrière que l’on fait va nous suivre pour le reste de notre vie. Vu mon intérêt pour les sciences de la santé, et plus particulièrement la chimie, il m’a conseillé la pharmacie. Comme je n’avais pas les notes pour entrer à l’université dans ce programme, je me suis mis à lire sur la profession et j’ai fait des journées d’observation à la pharmacie où travaillait ma sœur. Puis je suis tombé amoureux de la médecine lors de mes rotations de pharmacie à l’hôpital. Les résidents m’ont donné le goût de faire le saut en médecine.
Réponse de Pape-Mamadou Sene, étudiant en médecine interne à la Faculté de médecine de l’UdeM et membre du conseil d’administration de la Société des sciences vasculaires du Québec (SSVQ).
Malgré les embûches qu’une personne noire peut rencontrer tout au long de son parcours académique, qu’est-ce qui vous a permis de garder votre motivation et de poursuivre vos objectifs ?
Question d'Iman Djalal, étudiante en 2e année en sciences de la santé à la Faculté de médecine de l’UdeM.
Je me suis posé beaucoup de questions pendant mon parcours scolaire. Je me demandais quelle direction prendre. Les conseillers en orientation m’ont guidée dans mon choix de carrière. De même, les encouragements de ma famille et de mes amis m’ont incitée à croire en moi et à poursuivre mon rêve.
Réponse de Nadège Zanré, médecin résidente en 2e année de spécialisation en obstétrique et gynécologie à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pendant vos études au Québec, et qu’est-ce qui vous a motivé à suivre votre passion ?
Question de Aliyah Baakoe, étudiante au Collège Montmorency.
Le processus pour devenir médecin ici, au Québec, a été long à cause de mes obligations familiales. J’ai dû passer trois examens (deux théoriques et un pratique) pour obtenir une place en résidence à la Faculté de médecine. Je ne les ai pas tous réussis du premier coup ! Mais j’ai appris de mes erreurs ; chaque échec m’a permis de m’améliorer.
Réponse d’Emmanuel Patrice Valcin, médecin de famille, membre de la Fondation des médecins canado-haïtiens (FMCH).
En tant que nutritionniste formée au Québec, quels conseils donnez-vous aux personnes issues de la diversité dont les habitudes d’alimentation diffèrent de celles de leurs parents ?
Question d’Anne-Sophie Pierre, étudiante à l’Externat Sacré-Cœur.
Les gens sont en conflits entre le fait de vouloir bien manger et de manger selon les habitudes alimentaires de leur pays d’origine. En consultation, des personnes nées en Haïti m’avouent souvent ne plus manger la nourriture de là-bas, car elle n’est pas santé, croient-elles. Au fil des rencontres, je les aide à renouer avec leur alimentation culturelle. C’est un véritable soulagement !
Réponse de Sandrine Staco, nutritionniste-diététiste, diplômée de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, membre de l’Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec (ODNQ).
Par Déborah St-Victor