La ville, sous ses différentes formes, est le cadre de vie de plus de la moitié de la population mondiale, une proportion en augmentation constante. Et c’est dans des villes, comme à Montréal, que la pandémie a montré de manière éloquente l’inégalité des répercussions des crises sanitaires sur certains groupes sociaux.
Soucieuses de cette réalité, l’École de santé publique de l’Université de Montréal (ESPUM), la Faculté de l’aménagement, la Faculté de médecine, la Faculté de médecine vétérinaire et la Faculté des arts et des sciences de l’UdeM s’unissent pour lancer une initiative interfacultaire et intersectorielle sur la santé urbaine.
Ce pôle d’excellence a pour but de regrouper les forces en recherche de l’Université en collaboration avec les milieux professionnels, gouvernementaux et communautaires compte tenu du caractère planétaire des enjeux de santé urbaine.
Rattachée au grand chantier Construire l’avenir durablement du Laboratoire d’innovation de l’UdeM, cette initiative cible les milieux de vie urbains pour contribuer à la santé de leurs résidants, mais aussi à celle des animaux, des végétaux et, plus largement, de l’environnement.
Pourquoi s’intéresser à la santé urbaine?
Pour Carl-Ardy Dubois, doyen de l’ESPUM, les inégalités sociales ont été largement révélées par la pandémie et la perspective urbaine invite à «repenser nos défis et nos objectifs collectifs en matière de santé, ainsi qu’à concevoir des approches innovantes pour agir ensemble». Elle favorise l’intégration des connaissances et des pratiques entre les disciplines (sciences de la santé, aménagement, sciences sociales, éducation, etc.) et entre les secteurs (de l’enseignement, professionnel, gouvernemental, des milieux associatifs, etc.).
De son côté, le Dr Patrick Cossette, doyen de la Faculté de médecine, souligne que «les villes santé sont plus que jamais une priorité». Il ajoute que, avec leurs partenaires, les facultés visent à «élaborer des interventions de santé innovantes afin d’offrir des ressources aux communautés urbaines dans le besoin à travers un continuum, des enfants aux aînés».
Aussi, «l’approche du phénomène urbain dans une perspective de santé publique nous force à penser l’aménagement des villes, des lieux d’habitation, de travail ou de détente dans une optique plus large de bien-être physique et mental, explique Raphaël Fischler, doyen de la Faculté de l’aménagement. Cette démarche lie le travail des architectes, urbanistes, designers et architectes du paysage encore plus fortement à d’autres efforts en matière d’inégalités sociales et de changements climatiques».
Comment prendre part au mouvement?
Une série d’activités auront lieu durant les prochains mois autour de la thématique de la santé urbaine.
Mardi 23 novembre 2021: colloque «Santé et urbanité», organisé par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, pour coconstruire une vision commune de la santé urbaine montréalaise et désigner des approches novatrices et des actions concrètes qui permettront de mieux répondre aux besoins de la population montréalaise et s’engager à y contribuer.
Jeudi 9 décembre 2021: Symposium en santé urbaine, organisé par la communauté de recherche de l’UdeM, afin de faire émerger de nouvelles avenues de recherche et des actions qui contribuent à des environnements urbains inclusifs, résilients, équitables et favorisant la santé et le bien-être de toutes et tous dans une perspective de durabilité.
Du 15 au 19 mai 2022: l’ESPUM sera l’hôte de la 24e Conférence mondiale en promotion de la santé, en collaboration avec l’Institut national de santé publique du Québec, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal et la Direction régionale de santé publique de Montréal et le CHU Sainte-Justine. Cette conférence majeure aura pour thème «Promouvoir des politiques pour la santé, le bien-être et l’équité».