Un changement de culture et un approfondissement des valeurs de collaboration, d’engagement et d’ouverture. Voilà comment peuvent se résumer les transformations observées au sein du Département de médecine de famille et de médecine d’urgence (DMFMU) dans la dernière année.
Contraints de lutter contre un ennemi méconnu et confrontés à des défis organisationnels inédits, les membres de la direction du département semblent pourtant tous d’avis qu’ils sortent gagnants de cette épreuve, sur plusieurs aspects.
« L’utilisation accrue des technologies de communication a renforcé la cohésion au sein des équipes directrices; les gens ont fait preuve d’une grande générosité et agilité à partager les bons coups, les solutions. La ‘mayonnaise a pris’ au niveau du réseau », exprime de façon imagée la docteure Nathalie Caire Fon, directrice du DMFMU.
À distance et pourtant plus près
Rappelons-le, le DMFMU est réputé pour l’étendue et la diversité des sites cliniques constituant son réseau, de Maria en Gaspésie, à La Sarre en Abitibi.
« Comme notre réseau est très éclaté, avant la pandémie, nous échangions avec les équipes aux trois mois environ, alors que maintenant, grâce à des outils simples comme Teams, nous le faisons presque quotidiennement, ajoute le docteur Hugues DeLachevrotière, directeur adjoint du programme de résidence de médecine de famille. Nous avons l’impression de travailler moins en silo, plus en collaboration. »
L’augmentation exponentielle des communications entre le central et les milieux « a uni et rapproché les différentes régions du Québec affiliées au département », renchérit le docteur Alain Papineau, directeur du programme de résidence de médecine de famille. Une amélioration également perceptible au niveau de la médecine d’urgence selon la docteure Judy Morris, directrice adjointe secteur urgences, qui considère que « le taux de participation des divers milieux aux réunions académiques a explosé ».
Cet essor de l’accessibilité bénéficie également aux enseignants du département qui peuvent plus aisément prendre part aux activités de formation continue. « Avant, il était extrêmement difficile de rejoindre les gens des régions qui devaient se rendre en ville pour un atelier d’une journée, par exemple », témoigne la docteure Lyne Ménard, directrice adjointe du DMFMU aux affaires professorales.
Des bienfaits pour les apprenants…et les patients
Outre le rapprochement des équipes, la pandémie a également eu certains effets positifs sur la formation des étudiants et des résidents du DMFMU. Le docteur Papineau croit que la démocratisation des technologies de communication a eu un impact positif sur le programme de résidence en médecine de famille. Par exemple, cette année, ils sont parvenus à faire la tournée des 340 résidents en trois jours, alors qu’autrefois seulement passer de la CUMF Maisonneuve-Rosemont à la CUMF du Sacré-Cœur de Montréal en une journée était impensable.
La virtualisation des échanges permet aussi aux apprenants de se familiariser avec la télémédecine et la téléconsultation, un avantage pour les patients qui n’ont plus besoin de se déplacer pour des besoins mineurs. « Il m’apparait évident que la télémédecine sera désormais indissociable de la médecine de famille, et que son enseignement fera certainement partie intégrante du curriculum », pense la docteure Ménard.
Au final, grâce à cette accessibilité aux formations, au déploiement de la télémédecine, aux échanges accrus entre les milieux, la qualité des soins augmente et c’est le patient qui en bénéficie.
« Si nous pouvons dire que ça va bien aujourd’hui, c’est parce que nous sommes une grande famille. Nous avons travaillé ensemble avec un seul et même but : former de bons médecins pour offrir des soins de qualité à la population », conclut le docteur Papineau.
Rédaction : Béatrice St-Cyr-Leroux