Une étude clinique a mené à la mise au point d’une approche thérapeutique anticancéreuse unique en son genre, qui pourrait éventuellement traiter le sarcome synovial, un cancer rare et jusqu’ici incurable qui touche principalement les jeunes adultes.
Dirigée à l’Institut d’hémato-oncologie et de thérapie cellulaire de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR), cette thérapie consiste en une reprogrammation intelligente du système immunitaire. Concrètement, les lymphocytes T (les cellules immunitaires chargées de détruire les cellules endommagées et infectées) sont collectés, puis modifiés génétiquement afin d’accroître leur capacité à identifier les cellules cancéreuses et les combattre.
« Nous espérons que ces nouvelles cellules immunitaires, une fois en circulation chez le patient, soient non seulement capables de reconnaître les cibles à détruire, mais également aptes à induire une réponse immune assez importante pour causer la régression du cancer et une rémission à long terme », explique le docteur Jonathan Noujaim, chercheur principal de l’étude, hémato-oncologue à HMR et professeur au Département de médecine.
Une approche avant-gardiste au potentiel inégalé
Pour le docteur Noujaim, ce nouveau traitement constitue une avancée historique au Québec en cancérologie. « C’est la première fois que les cellules immunitaires d’un patient sont reprogrammées pour combattre spécifiquement un cancer solide », précise-t-il.
À ce chapitre, le docteur Noujaim rappelle que, depuis les années 1970, seule la chimiothérapie était utilisée contre le sarcome synovial, mais sans résultats satisfaisants. « Il s’agit de la première avancée significative en 50 ans pour le traitement de ce type de cancer, ajoute l’hémato-oncologue. Avec la chimiothérapie, nous ne pouvions pas espérer de rémissions durables, alors qu’avec cette thérapie cellulaire, nous avons maintenant un espoir que le système immunitaire sera capable de contenir le cancer et de l’éradiquer complètement. »
Rédaction : Béatrice St-Cyr-Leroux
