Le muscle humain possède des propriétés extensibles, c’est-à-dire qu’on peut l’allonger jusqu’à un certain point sous l’action d’une force externe. Comme pour beaucoup de qualités musculaires, l’extensibilité du muscle est génétique et est le résultat de l’exposition plus ou moins régulière à un étirement.
Ainsi, un muscle fréquemment soumis à un étirement adéquat verra sa souplesse augmentée ou maintenue. Inversement, l’absence plus ou moins prolongée de ce « stress d’étirement » pourra causer une perte de flexibilité.
La pratique régulière d’exercices avec charges provoque divers changements dans le muscle : augmentation des protéines permettant la contraction, du nombre de vaisseaux sanguins, du nombre de fibres musculaires sollicitées lors de la contraction, etc. Ces changements n’ont cependant pas de lien significatif avec la capacité d’étirement du muscle. Bon nombre d’études ont même démontré que des exercices avec charges exécutés à une grande amplitude de mouvement peuvent augmenter la flexibilité, surtout chez des personnes ayant une souplesse faible ou moyenne. En outre, certaines études montrent que les haltérophiles et la population normale obtiennent les mêmes résultats aux tests de flexibilité.
En fait, les mouvements de musculation de grande amplitude exécutés régulièrement par les haltérophiles entraîneraient plutôt une flexibilité supérieure à la moyenne au niveau de l’articulation de l’épaule et de la hanche.
Seul un gain de masse musculaire excessif, comme celui des culturistes, pourrait nuire à l’amplitude de mouvement d’une articulation : la limite physique, imposée par le volume musculaire important, réduirait la flexibilité lors de certains mouvements.
Tiré du livre Mythes et réalités sur l’entraînement physique, rédigé par Pierre-Mary Toussaint et Martin Lussier, chargés de cours à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de l’Université de Montréal.