Des scientifiques de l’UdeM et de l’Université de Windsor ont découvert une nouvelle voie nerveuse liant olfaction et locomotion.
Chez tous les animaux, l’odorat ‒ le plus ancien des cinq sens ‒ joue un rôle prédominant dans de nombreux comportements essentiels à la survie et à la reproduction, y compris chez l’humain. Il est d’ailleurs bien connu, et cela depuis l’Antiquité, que les animaux réagissent aux odeurs.
Pourtant, les chercheurs ne font que commencer à élucider les voies nerveuses et les mécanismes responsables des comportements déclenchés par les odeurs. Un premier pas avait été précédemment franchi en montrant l’existence d’une voie nerveuse reliant les centres olfactif et moteur du cerveau chez les invertébrés avec le ver C. elegans et chez les vertébrés avec la lamproie, un poisson anguilliforme primitif de l’océan Atlantique.
Une nouvelle étude publiée dans PLOS Biology par des scientifiques de l’UdeM, de l’UQAM et de l’Université de Windsor montre qu’un circuit inhibiteur qui libère le neurotransmetteur GABA dans le bulbe olfactif module fortement les réponses comportementales aux odeurs chez la lamproie. L’analyse de ces mécanismes modulateurs a permis aux auteurs de découvrir une nouvelle voie joignant les centres olfactif et moteur dans le cerveau.
«Cette découverte démontre que les odeurs peuvent activer les centres locomoteurs par deux voies cérébrales distinctes», explique Gheylen Daghfous, auteur principal de l’étude et chercheur au laboratoire de Réjean Dubuc, professeur associé au Département de neurosciences de l’UdeM et professeur titulaire au Département des sciences de l’activité physique de l’UQAM. Ces travaux jettent une lumière nouvelle sur l’évolution du système olfactif chez les vertébrés.