Le 14 mars 2018, l’Université de Montréal a rebaptisé sa Chaire en cancer de la prostate en l’honneur de M. Raymond Garneau.
Aujourd’hui âgé de 83 ans, ce grand bâtisseur du Québec moderne a connu une brillante carrière dans le milieu des affaires canadien. Homme politique visionnaire et respecté, il a consacré sa vie au développement économique de la province. Dès le début de sa carrière, il a rapidement compris l’importance de l’éducation et de la recherche pour construire une société où prévalent la prospérité, l’égalité des chances et l’accès à des services de qualité.
Cet honneur n’est pas le fruit du hasard puisque M. Garneau a lui-même contribué à la mise sur pied de cette chaire au début des années 2000 avec le Dr Fred Saad, titulaire actuel de la chaire. C’est après avoir vaincu le cancer de la prostate, la forme de cancer la plus répandue chez l’homme au Canada, que cet ancien président et chef de la direction de l’Industrielle Alliance a senti le besoin de s’impliquer dans le financement de la recherche sur le cancer, et ce, non seulement par son implication dans cette chaire, mais aussi beaucoup à travers l’Institut du cancer de Montréal, dont il a été le président et qui a été un véritable catalyseur pour la recherche sur le cancer à Montréal.
« Dr Saad était mon médecin traitant et c’est en discutant avec lui que j’ai commencé à réfléchir à une façon de redonner à ceux qui m’avaient sauvé et à permettre à d’autres malades comme moi de s’en sortir. Après des discussions avec le recteur de l’Université de Montréal de l’époque M. Robert Lacroix, j’ai réuni des gens d’affaires intéressés à mener ce combat avec moi. Certains d’entre eux avaient aussi souffert de ce cancer ».
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La Chaire Raymond Garneau en cancer de la prostate vise à élaborer des modèles précliniques pour étudier la biologie moléculaire et cellulaire de ce cancer, de découvrir des gènes candidats et de combiner les connaissances moléculaires avec la recherche clinique afin d’optimiser les outils de dépistage et les traitements.
Environ 21 300 hommes ont reçu un diagnostic de cancer de la prostate en 2017. C’est le cancer le plus commun chez les hommes et le 4e au Canada. Selon Santé Canada, 1 homme sur 7 recevra un diagnostic de cancer de la prostate au cours de sa vie. La quasi-totalité des cancers de la prostate (99 %) touche des hommes de 50 ans et plus. De nombreux en sont atteints sans le savoir.
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Le travail n’est pas terminé
Aujourd’hui, M. Garneau se dit fier de ce que la chaire a permis d’accomplir. En effet, si l’UdeM est aujourd’hui un pôle de réputation internationale en matière de recherche en cancer de la prostate, c’est beaucoup grâce à la mise sur pied de ce formidable outil de recrutement, de financement et de rayonnement qu’est la chaire. Cependant, il précise que le travail n’est pas terminé. « La compétition pour attirer les meilleurs chercheurs est féroce et les grandes institutions s’arrachent les plus brillants chercheurs. Ceux-ci ont besoin de fonds pour pouvoir financer leurs travaux de recherche, il est très important de continuer de les soutenir et de les attirer chez nous ».
M. Garneau a présidé plusieurs campagnes de financement importantes dans sa vie, notamment au bénéfice de l’Institut de cardiologie de Montréal. De plus, à titre de président de l’Institut du cancer de Montréal, il a aussi lancé une vaste campagne de rapatriement des cerveaux au Québec. « Il m’arrive parfois de croiser ces chercheurs revenus chez eux avec leur famille. Je suis extrêmement fier de les voir travailler activement au développement de la recherche ici, au bénéfice de la collectivité. Ils sont heureux d’être de retour chez eux et de contribuer à sauver des vies grâce à leur recherche ».
Un homme humble et généreux
Lorsque l’on demande au Dr Fred Saad comment il décrirait la lutte de M. Garneau contre le cancer de la prostate, cet éminent chercheur ne tarit pas d’éloges. « Il est d’une générosité extraordinaire. Avec ses connaissances en philanthropie et son leadership, il a été le véritable chef d’orchestre qui a permis la mise sur pied de cette chaire sans laquelle il ne serait pas possible d’accomplir tout ce que nous faisons aujourd’hui dans la lutte contre cette terrible maladie ».
Le Dr Saad renchérit en précisant que cette chaire a vraiment servi de modèle et a été une inspiration pour la mise sur pied d’autres chaires de recherche. « Il y avait beaucoup moins de chaires de recherche à l’Université de Montréal au moment où nous avons créé celle en cancer de la prostate. M. Garneau a été un des pionniers et son expérience a servi d’exemple pour beaucoup d’autres chercheurs, et il n’est pas étranger au boom de création de chaires qu’a connu l’UdeM depuis. »