Une étude menée auprès de jeunes Canadiens par une équipe de recherche du CHU Sainte-Justine confirme que la consommation de cannabis précède et permet de prédire l’apparition de symptômes psychotiques.
Le lien existant entre la consommation de cannabis et la psychose a déjà été démontré dans d’autres études, mais peu d’entre elles ont pu établir qu’une telle consommation a un effet causal sur les symptômes de santé mentale. Des chercheurs au CHU Sainte-Justine et à l’Université de Montréal ont fait appel à un échantillon longitudinal unique d’étudiants montréalais de niveau secondaire pour étudier le sens de la relation existant entre ces deux problèmes de santé. Grâce à un modèle statistique perfectionné, ils ont réussi à prouver pour la toute première fois que le début ou l’augmentation de la consommation de cannabis au cours d’une année donnée à l’adolescence devançait l’augmentation des symptômes psychotiques au cours de la même année ou de l’année suivante. Une telle relation ne peut être expliquée par une vulnérabilité préexistante qui serait commune à la consommation de cannabis et aux symptômes psychotiques. Les résultats de cette étude ont été publiés aujourd’hui dans la revue scientifique JAMA Psychiatry.
«Ces découvertes sont inédites puisqu’elles établissent que le lien entre le cannabis et la vulnérabilité à la psychose peut être observé au niveau de la population, a déclaré l’auteure principale de l’étude, Patricia Conrod, PhD, chercheure au CHU Sainte-Justine et professeure au Département de psychiatrie de l’Université de Montréal. Nombreux sont les gens qui croient que le cannabis peut déclencher des symptômes psychotiques uniquement chez les individus à risque, mais cette étude remet cette croyance en question.»