Pour une cinquième année de suite, l’Université remettait ses Prix du recteur le 26 mai dernier. Une centaine de membres de la communauté de l’UdeM se sont réunis à l’agora Morris et Rosalind-Goodman pour cette célébration du dynamisme, de l’engagement et de l’excellence chez les employés de l’Université. Le Dr Nicolas Bergeron, professeur adjoint de clinique au Département de psychiatrie, s’est vu remettre le prix dans la catégorie engagement. Trois autres employés ont également reçu des coups de cœur dans différentes catégories, soit Pierrette Fournel, chef de laboratoire au Département de physiologie moléculaire et intégrative, Dre Céline Laferrière, professeure agrégée de clinique au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie et Dr Réjean Duplain, ancien vice-doyen au soutien académique et au campus Mauricie.
Coup de cœur à Pierrette Fournel dans la catégorie inspiration
Mme Fournel, chef de laboratoire au Département de physiologie moléculaire et intégrative s’est vu remettre l’un des trois coups de cœur dans la catégorie inspiration. Elle prendra sa retraite dans quelques mois et elle était très appréciée de ses collègues. Plusieurs dossiers proposant sa candidature ont été reçus. Ils relevaient tous sa grande compétence, son engagement et sa disponibilité pour les autres.
Coup de cœur au Dre Céline Laferrière dans la catégorie engagement
Dre Céline Laferrière, pédiatre et professeure agrégée de clinique au Département de microbiologie, infectiologie et immunologie a reçu un coup de cœur dans la catégorie inspiration.
À Kinshasa, Dre Laferrière a mis sur pied, sans l’appui d’aucun organisme, un programme de prévention des infections nosocomiales qui a sauvé la vie de nombreux enfants. Elle est très active à Kinshasa, la capitale de la République du Congo où les défis de santé sont colossaux et où l’on ne trouve que 300 lits d’hôpitaux pour 12 millions d’habitants.
Coup de cœur au Dr Réjean Duplain dans la catégorie inspiration
Dr Réjean Duplain, ancien vice-doyen au soutien académique et au campus de l’Université de Montréal en Mauricie s’est également mérité l’un des trois coups de cœur dans la catégorie inspiration.
Ce prix lui a été remis, car il représente un modèle à suivre pour ses collègues. Dr Duplain est l’un des piliers du campus de l’Université de Montréal en Mauricie. On lui doit plusieurs initiatives à succès sur ce campus régional qui est déjà, en lui-même, une innovation à l’échelle canadienne.
Mais ce sont ses nombreuses qualités humaines qui ont poussé ses collègues à présenter sa candidature. Les gens qu’il côtoie sont unanimement inspirés par la qualité de son leadership, sa passion contagieuse pour la pédagogie et son optimisme indéfectible.
Prix du recteur au Dr Nicolas Bergeron dans la catégorie engagement
Dr Bergeron est professeur adjoint de clinique au Département de psychiatrie. Il s’est mérité l’un des quatre prix du recteur pour son engagement chez médecins du monde.
Entrevue réalisée par Marilou Garon, UdeM
Votre semblez très attaché à l’UdeM…
Je suis pratiquement né à l’Université. Quand j’étais petit, mon père, professeur à la Faculté de médecine, avait un laboratoire de recherche au Département de physiologie. J’ai donc longuement sillonné les corridors jaunes de l’UdeM! Avant la médecine, j’y ai aussi fait un baccalauréat en mathématiques-physique et un petit détour en littérature française.
D’où vous vient cette volonté d’engagement?
Je dirais d’abord, un peu à mon insu, de mon père, qui a consacré durant sa carrière beaucoup de temps et d’énergie à promouvoir la science comme moteur de développement social et économique dans les pays d’Amérique latine en voie de développement. Il était aussi très engagé dans la défense de la langue française en science. Ensuite, il y a certainement chez moi une flamme dont l’origine est quelque peu inconnue qui me fait bouger, qui me fait rencontrer des gens et qui me donne envie de transformer le monde dans lequel on vit.
L’engagement est-il devenu pour vous une nécessité?
Je pense que c’est plutôt une responsabilité. On a le devoir de s’engager, puisqu’on a une certaine capacité de changer les choses qui nous semblent indignes. Dans l’engagement, il y a aussi une forme de dénonciation de quelque chose d’inacceptable qui mérite d’être transformé.
Que vous apporte votre travail bénévole chez Médecins du monde?
Je conçois ma pratique de la psychiatrie et mon engagement avec Médecins du monde comme étant tout à fait superposables. Dans les deux cas, il est question d’offrir des soins et promouvoir l’accès à la santé à des populations vulnérables et marginalisées. Et c’est justement en matière d’organisation des systèmes de soins de santé que l’expérience à Médecins du monde m’a beaucoup apporté. Dans ma formation comme psychiatre clinicien, j’ai été peu éduqué pour comprendre comment s’opère et se transforme l’offre de soins. J’essaie d’ailleurs d’amener mes étudiants à avoir une vision plus large de la médecine et de s’intéresser à ses aspects politiques… mais pas au service d’un parti, mais de l’humanité.
Qu’est-ce qui vous motive dans la relation avec vos étudiants?
Lorsque je rencontre des étudiants à la fois curieux et critiques qui remettent en question leur pratique, des étudiants qui ont un désir d’aller au-delà de la prestation de soins, des étudiants chez qui je sens des braises, eh bien… je souffle sur ces braises!