Jouhayna Bentaleb et Yassen Tcholakov, deux étudiants en médecine de l’Université de Montréal ont représenté pour la première fois leur université à la 67e Assemblée mondiale de la Santé (AMS), assemblée générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève en mai dernier. Ils faisaient partie des quarante délégués de l’International Federation of Medical Students’ Associations (IFMSA), porte-parole officielle des étudiants en médecine à travers le monde à l’OMS.
L’Assemblée mondiale de la Santé est l’un des événements les plus importants en santé mondiale. Les décisions qui y sont prises influencent les politiques de santé à travers le monde. Des décideurs politiques (souvent les ministres de la Santé des pays membres), des institutions financières des Nations Unies comme la Banque Mondiale, la Bill & Melinda Gates Foundation, ainsi que plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) internationales participent à cette rencontre. De nombreux sujets y sont abordés, tels que les maladies non transmissibles, la santé des femmes, les populations négligées et les changements climatiques.
Du 14 au 19 mai, les délégués d’IFMSA ont participé à une préassemblée visant à les former sur les principes de diplomatie en santé mondiale, sur les thèmes clés de la conférence, ainsi qu’à préparer une stratégie d’advocacy. Plusieurs personnalités influentes ont participé à l’événement, dont Robert Marten, partenaire senior de la Rockefeller Foundation; Dr Andrew Cassels, ancien directeur de stratégie pour l’OMS et directeur fondateur de « Global Health Associates »; Peter Mamacos, directeur de l’office des affaires multilatérales du département de santé des États-Unis; Ilona Kickbusch, professeure au « Geneva Graduate Institute » et consultante de renom en matière de santé.
Suivant la préconférence, les deux représentants d’IFMSA de l’Université de Montréal ont activement pris part à l’assemblée en travaillant sur le thème de l’agenda post 2015 et sur la couverture sanitaire universelle. Divers points ont été amenés dont :
- L’importance d’une désagrégation plus extensive des données de sorte à respecter le principe d’équité (principe manquant aux objectifs du millénaire);
- L’instauration d’indicateurs de santé dans toutes les sphères du développement;
- La pérennité des systèmes universels.
Lors de cette conférence, les deux représentants étudiants de l’UdeM ont aussi rencontré les délégués canadiens ainsi que le délégué du Québec pour discuter des prises de position du Canada et de la possibilité de nommer un délégué jeunesse officiel. D’autres états membres ainsi que certaines ONG soutiennent cette idée. À l’issue de l’AMS, il était clair que la présence des jeunes de la relève devient de plus en plus influente et importante à cette conférence.
En définitive, l’intérêt croissant des étudiants en médecine pour la santé mondiale amène à se questionner sur certains aspects. Comment les facultés de médecine se positionnent-elles dans ce domaine émergent? Et comment les diverses parties impliquées en éducation en santé mondiale incluant les universités, les facultés de médecine et les groupes étudiants coordonneront-elles leurs actions en santé mondiale?