Que ce soit à cause de préoccupations quotidiennes, d’heures de travail prolongées, de maladie ou simplement par manque de temps, un nombre grandissant de personnes éprouvent de la difficulté à bénéficier d’une quantité suffisante de sommeil réparateur. Quels sont les éléments qui empêchent le cerveau de maintenir un bon éveil lorsqu’on ressent un manque de sommeil? Est-ce le stress, l’accumulation de toxines dans le cerveau? La réponse se trouverait plutôt dans une molécule qui régule la communication entre les neurones du cerveau et qui se situe à la jonction des cellules nerveuses, la Neuroligine-1.
Une récente étude réalisée par l’équipe du Dre Valérie Mongrain, directrice du laboratoire de physiologie moléculaire du sommeil au Centre d’étude avancée en médecine du sommeil (CÉAMS) de l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal et professeure sous octroi adjointe au Département de psychiatrie de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, démontre que le maintien de l’éveil, et en particulier d’un éveil de qualité, serait contrôlé par la Neuroligine-1.
L’étude parue dans le réputé magazine américain Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS) visait à mieux comprendre l’incidence de cette molécule sur l’aspect récupérateur du sommeil. «D’emblée, on savait que durant la période d’éveil le cerveau émet principalement des ondes rapides qui sont un indice de vigilance et le contraire se produit durant la période de sommeil profond, ce sont plutôt des ondes lentes que le cerveau émet afin de favoriser le repos. Mais entre les deux que se passe-t-il? Qu’est-ce qui produit ce changement? Comment le cerveau passe-t-il d’une activité rapide à lente?» explique l’initiatrice de l’étude, Dre Mongrain.
Il semble maintenant que des changements spécifiques de la protéine Neuroligine-1 puissent être en cause! En effet, les résultats de cette recherche démontrent qu’un éveil prolongé (privation de sommeil) diminue la présence d’une forme de la protéine Neuroligine-1 dans la synapse (unité de communication entre les cellules nerveuses). De manière importante, la Neuroligine-1 est non seulement responsable de la synchronisation des ondes émises par le cerveau, car elle contrôle les activités neuronales, mais est également essentielle au maintien de l’éveil. En effet, les expériences de l’étude indiquent que l’absence de cette molécule diminue la durée de l’éveil et engendre un sommeil constamment profond car le cerveau émet beaucoup plus d’ondes lentes que la normal, comme si le cerveau n’arrivait pas à récupérer!
«Cette découverte du maillon manquant dans le cycle éveil/sommeil permettra certainement à la communauté scientifique d’approfondir des problématiques reliées aux troubles du sommeil et ainsi y trouver certaines réponses, notamment dans le cas de plusieurs maladies psychiatriques tel que l’autisme dont les personnes atteintes éprouvent, pour la plupart,des difficultés à bénéficier d’un sommeil de qualité» souligne la Dre Valérie Mongrain.
Les résultats de cette recherche ont été publiés dans le magazine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS) sous le titre Neuroligin-1 links neuronal activity to sleep-wake regulation.
À propos du Centre de recherche de l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal
Le Centre de recherche de l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal, qui mobilise plus de 320chercheurs, stagiaires et étudiants, vient de restructurer ses axes de rechercheen trois domaines distincts, arrimés aux secteurs d’excellence de l’établissement, soit la traumatologie-soins aigus, les maladies chroniques et la neurophysiologie qui inclut, entre autres, les maladies du sommeil. Ce dernier axe chapeaute le Centre d’études avancées en médecine du sommeil (CÉAMS), lequel regroupe la plus grande équipe multidisciplinaire de recherche enmédecine du sommeil au Canada et l’une des plus importantes en Amérique du Nord.
À propos de l’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal
L’Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal (HSCM) est un centre suprarégional de soins, d’enseignement et de recherche, membre du grand réseau d’excellence en santé formé de l’Université de Montréal et de ses établissements affiliés. Il offre de soins généraux, spécialisés et ultraspécialisés, l’enseignement et la recherche. Il compte quatre axes stratégiques : la trauma – soins aigus et critiques, la santé cardiovasculaire, la santé respiratoire et la santémentale. Il comprend également deux secteurs de pointe, soit l’orthopédie tertiaire et la chirurgie bariatrique. Il dessert la population du Nord de l’île de Montréal ainsi que des régions de Laval, Laurentides, Lanaudière et Abitibi-Témiscamingue. www.hscm.ca
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