Des chercheurs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont ont réussi à démontrer pour la première fois les mécanismes moléculaires par lesquels les neurones communiquent avec le système immunitaire pour réparer des lésions vasculaires. Cette étude, dirigée par le Dr Przemyslaw (Mike) Sapieha, professeur au Département d’ophtalmologie de la Faculté de médecine de l’UdeM, est source d’espoir pour les personnes atteintes de diabète puisqu’elle ouvre la voie à de nouveaux traitements pouvant ralentir la cécité. La nouvelle est à ce point importante qu’elle est publiée dans la dernière édition du prestigieux magazine Cell Metabolism.
« Ces mécanismes protecteurs sont défaillants dans des maladies neurovasculaires comme la rétinopathie diabétique. Cette importante cause de cécité est caractérisée par une phase initiale de dégénérescence des vaisseaux et une seconde phase de croissance compensatoire, mais
anarchique des vaisseaux sanguins de l’oeil. La séquence d’événements cellulaires et moléculaires identifiée dans notre étude pourrait possiblement être modulée par voie thérapeutique afin de ralentir la progression de cette maladie », souligne le Dr Sapieha, chercheur adjoint au Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
Les rétinopathies ischémiques proliférantes comme la rétinopathie diabétique constituent la première cause de cécité dans la population active des pays industrialisés. On estime à 500 000 le nombre de Canadiens (4,1 millions d’Américains) affectés par la rétinopathie diabétique. Les
prévisions indiquent que ce nombre doublera au cours des 15 prochaines années. Les maladies causant la cécité se caractérisent par une dégénérescence vasculaire, ce qui limite l’apport en oxygène et en nutriments dans les cellules nerveuses de l’oeil (rétine). Les raisons
pour lesquelles les vaisseaux sanguins ne se régénèrent pas dans le cas de rétinopathies diabétiques demeurent un mystère. Cependant, une conséquence directe de cette dégradation vasculaire est la croissance compensatoire, mais excessive de vaisseaux sanguins dans la
rétine. Ces nouveaux vaisseaux envahissent et perturbent les régions de l’oeil qui, chez les individus en santé, sont dépourvues de vaisseaux.
L’équipe du Dr Sapieha a démontré que le métabolisme des cellules nerveuses responsables de relayer l’information visuelle de l’oeil au cerveau (neurones ganglionnaires rétiniens) ralentit pendant l’évolution de la maladie, déclenchant un programme cellulaire qui bloque la réponse
immunitaire naturelle du corps pour réparer les dommages. Elle a également identifié une molécule, le facteur de guidage neurovasculaire appelé « nétrine-1 », qui permettrait aux neurones et aux cellules immunitaires de communiquer. C’est grâce à la nétrine-1, produit par des neurones en santé ou légèrement endommagés, que les cellules immunitaires libèrent les facteurs qui favorisent la régénération de vaisseaux sanguins fonctionnels dans la rétine. Quand les neurones qui produisent la nétrine-1 sont privés d’oxygène et de nutriments pendant une longue période, comme au début d’une rétinopathie diabétique, un programme cellulaire est activé pour bloquer la production de nétrine-1.
« Les travaux menés par l’équipe chevronnée de chercheurs du Dr Sapieha participent, non seulement, à l’amélioration des connaissances scientifiques à l’échelle internationale, mais aussi cela nous permettra de mieux soigner localement nos nombreux patients qui sont aux prises
avec le diabète », a conclu la directrice générale de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, madame Manon Boily.
À propos de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Affilié à l’Université de Montréal, l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR) est une grande institution où convergent soins, enseignement et recherche médicale depuis 1954. Ses 5 500 employés et médecins, et ses 500 bénévoles oeuvrent auprès de la vaste population de l’Est de
Montréal et au-delà puisque l’hôpital a une vocation régionale et suprarégionale. L’HMR abrite un centre de recherche d’envergure. Quatre secteurs s’y démarquent sur les plans national et international: l’immuno-oncologie, la santé de la vision, la néphrologie et la thérapie cellulaire.
L’HMR reçoit chaque année plus de 4 000 étudiants, futurs médecins, infirmières et professionnels de la santé.
Source :
Sylvia Provost
Direction des communications, affaires publiques et développement
Hôpital Maisonneuve-Rosemont
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